Friday, September 8, 2017

Une offrande du poète Raôul Duguay à Sa Luminescence

Je reproduis ici, avec l'aimable permission de l'auteur,
un poème signé par Raôul Duguay, membre de l'Académie québécoise de 'Pataphysique.
Ce poème vient tout juste d'être composé
et offert en consolation à ma mère 'pataphysique,
Sa Luminescence,
qui vient de perdre sa mère.

Avec sérénité,

Sa Numinescence



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Poème pour la maman de Sa Luminescence



Il n’y a de repos que pour celle qui cherche
Il n’y a de repos que pour celle qui trouve
Tout est toujours à recommencer

Il n’y a de repos que pour celle
Qui cherche la source de la vie
Il n’y a de repos que pour celle qui la trouve
Au plus haut de son esprit
Au plus profond de son cœur

Ce voyage sur Terre est bien court
Que la lumière éternelle de l’amour
Entoure chacun de vos jours
Dans l’autre monde
Où tout est vivant
Et à jamais

Il n’y a de repos
Que pour celle qui trouve la paix
Il n’y a de repos que pour celle qui va
Cueillir le miel de l’éternité


Raôul Duguay




Tuesday, September 5, 2017

L'araignée de Gleason de l'Apatapatjheque

Chaires élues,

Vous avez la grâce de trouver ici un merveilleux présent que m'a offert le seul et unique Gleason Théberge, Héliacadème à l'Académie québécoise de 'pataphysique, également surnommé Gleason de l'Apatapatjheque.  C'est avec émotion que je le partage avec vous, avec l'aimable permission de l'auteur.

- Sa Numinescence

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L’araignée


Souvent, quand je la détache de son plant, une araignée reste posée sur la tomate. Une araignée verte, en plein sur le nombril, agrippée comme un sinistré sur l’échelle où il devrait descendre, mais à laquelle, noirci de la fumée de l’appartement où il a cru mourir, il se tient de toutes ses mains, les doigts soudés aux montants, complètement sourd aux conseils du pompier qui veut le convaincre de se laisser aller.

Sur ma tomate, l’araignée, tout aussi immobile, a l’air d’attendre un signal ou une maladresse de ma part, sans doute, pour me sauter sur la main, s’y loger et ne plus vouloir s’en détacher, y cherchant le sang dont le rouge lui rappellerait précisément la tomate, où elle s’était d’abord réfugiée, venue probablement de dessous la terre et déjà collée à la tige quand j’en ai arraché l’étrange légume-fruit.

C’est d’ailleurs là sans doute l’explication de cette obsession des araignées pour les tomates : celles-ci, dites légumes parce que plantes potagères, sont tout aussi fruits parce que nées de la fleur et poussées en arbuste, comme les noisettes; et, intéressée par cette ambiguïté, elle qui est tout autant poils que pattes, l’araignée se complaît à vêtir cet-te androgyne à l’endroit de sa plus grande intimité… et c’est toujours dans un de ces cris d’âme, que l’oreille ne voit pas, qu’elle consent à être arrachée, comme je le fais après avoir pris des gants, sorti les pinces et fermé les yeux sur la douleur même de la tomate que l’araignée courtisait et dont elle présente ensuite tous les œufs incrustés dans sa chair.


Gleason de l'Apatapatjheque
Académie québécoise de 'pataphysique